Pour ceux qui douteraient encore de la malignité du Système... Le chanteur Stromae (Maestro en verlan, rien que ça), qui n’est quand même pas Jacques Brel ou les Beatles, mais qui est largement plus que Bruel, a été invité dans le prestigieux 20 Heures de TF1 pendant 10 minutes, soit un tiers du journal, pour faire la promotion de son dernier album et, accessoirement, du suicide.
Étrange, pour une chaîne qui prône l’endormissement des angoisses, le cocooning familial, la normalité reposante, le temps de cerveau disponible, le rassurisme à tous les étages (sauf pour la psychose covidiste), non ? Les coïncidentistes y verront une petite fenêtre culturelle – rare – ouverte dans un format très peu culturel, les complotistes une petite opération de démoralisation nationale comme la France occupée en connaît depuis des décennies, avec une forte accélération depuis deux ans.
D’ailleurs, la bimbo sioniste ne s’y est pas trompée :
Il n'y a qu'en France qu'on peut s'enthousiasmer d'un artiste qui vient raconter ses pulsions suicidaires en chanson au 20h "parce que ça parle à tout le monde". #Stromae
— Noémie Halioua (@NaomiHalll) January 10, 2022
À 5’57, Anne-Claire Coudray, en mission pour le Système, fait semblant de s’intéresser à l’artiste, à son mode de création, avec des questions écrites par un bateau :
Draycou : Alors justement si vos chansons ont un tel succès, c’est sans doute parce qu’elles nous interpellent tous, vous mettez en musique nos travers, nos contradictions, et je dois dire que c’est toujours assez sans concessions, vous n’êtes pas tendre, ni avec vous ni avec nous.
Coudray : Nan, c’est vrai, mais ouais c’est ma façon à moi, c’est comme ça que je vois la musique, c’est vrai qu’on définit souvent ma musique, j’ai souvent une musique plutôt joyeuse avec des thématiques un peu plus sombres, un peu plus tristes, et je pense que c’est un peu comme ça que je vois la vie, quoi, c’est que elle est pas complètement blanche, elle est pas complètement noire, y a des moments difficiles, des moments plus joyeux, et c’est toujours alterné, y a pas de haut sans bas [samba ? NDLR] y a pas de bas sans haut et c’est, c’est la vie. (...)
Draycou : Vous avez aussi pendant sept ans lutté contre un certain mal-être, vous en parlez d’ailleurs sans détours, dans vos chansons vous parlez aussi beaucoup de solitude, est-ce que la musique vous a aidé à vous en libérer ?
Et là, miracle, Stromae, accompagné par des notes de piano venues de nulle part, entame sa chanson sur le mal-être. Quelle coïncidence ! Une question, un piano, une chanson, le tout simultanément, cela n’arrive pas tous les jours... Surtout sur TF1, la chaîne de la joie de vivre ensemble. Comme quoi le mal-être n’exclut pas le calcul, la coproduction, la petite ingénierie... Sinon, pour les rimes et les pieds, il aurait pu faire mieux. C’est boiteux.
« Du coup, j’ai parfois eu des pensées suicidaires,
et j’en suis peu fier,
on croit parfois que c’est la seule manière de les faire taire,
ces pensées qui me font vivre un enfer... »
INÉDIT
Découvrez le nouveau single de @Stromae "L'enfer" dévoilé en exclusivité dans le JT #LE20H d'@ACCoudray ce dimanche pic.twitter.com/t4OdQVLGfm
— TF1LeJT (@TF1LeJT) January 9, 2022
Draycou, émue debout, à la fin de la chanson : « Merci Stromae pour ce si beau cadeau, ce titre s’appelle L’Enfer... »
Face à cette entreprise de démoralisation publique de la triplette gouvernement-TF1-Stromae, nous avons décidé de rigoler un peu. Et nous allons rigoler avec le ministre de la Santé des grands labos, Olivier Véran, qui nous explique que non, on n’a pas diminué le nombre de lits, on a juste augmenté leur confort, un peu comme quand vous passez de la deuxième à la première classe...
Auditionné au Sénat, Olivier Véran justifie la fermeture de 5000 lits en pleine pandémie : « On n'a pas fermé des lits intentionnellement. Il y a des chambres doubles qui sont devenues des chambres seules… » Un mensonge de plus !! pic.twitter.com/cPdR1DrhYr
— . Or-well.BⓩH (@GillesWell) January 10, 2022
Sinon, des chansons à se flinguer, il y en a d’autres, et de meilleures, par exemple Jef, de Brel, le modèle de Stromae, une chanson sur le masculinicide.
Dans un genre plus doux, le chant du génial dépressif lourd Brian Wilson, toujours pour une fille qui s’en va.
Sinon, pour soulager un petit peu le mal-être de Stromae, on peut lui conseiller quelques sketches d’humoristes, mais ils ne passeront pas sur TF1. Dommage !
Bonus : LCI (du groupe TF1) en extase devant l’ingénierie